De la salle à la montagne

Escalade,

Au Club Alpin Français de Lille nous sommes environ 200 grimpeuses et grimpeurs (le terme grimpeur sera ensuite utilisé pour désigner la terminologie : » grimpeuses et grimpeurs ».

Pour comprendre ce qui motive cette population, il suffit de retenir cette expression de Gaston Rebuffat : « L'alpiniste est un homme qui conduit son corps là où, un jour, ses yeux ont regardé. Et qui revient». Le mot escalade n'était pas encore usité mais le propos s'y applique aujourd'hui.

Pratiquer l'escalade au Club Alpin de Lille

Il est étonnant de penser qu'il y a un CAF à Lille, ville connue du « Plat Pays ». Pourtant ce fut l'un des premiers (125 ans en 2023) à naître et qui trouve toujours sa place dans l'univers montagnard.

Nous avons une démarche au CAF : « De la salle à la montagne » et en ces quelques mots, notre projet associatif est défini. Chaque adhérent ou adhérente attiré par l'escalade sera amené à parcourir un itinéraire pour atteindre l'autonomie dans la pratique.  D'où l'expression « de la salle à la montagne ».

1-Une formation de base 

            En premier lieu, la découverte du déplacement dans la verticale sur une Structure Artificielle d'Escalade (S.A.E) avec quelques craintes, de la fatigue et beaucoup de sensations nouvelles.

            Ensuite ce sera l'initiation : apprentissages techniques pour se déplacer en s'économisant, connaissance des premiers éléments de sécurité et un peu de théorie sur la « mécanique «  de la grimpe.

            Devenu autonome sur S.A.E., le temps sera venu, encore en salle, de se préparer à la rencontre du rocher. La transition demande des apprentissages et l'intégration de nouvelles compétences nécessaires à l'environnement naturel. Cette étape s'achève avec une « sortie » pour une activité souvent appelée  rituellement : « première falaise »

            Le pas vers l'autonomie vient achever la formation en élargissant le champ vers le concept de « cordée ». Les techniques sont plus complexes, l'aisance sur rocher nécessaire. Il s'agit bien de « décoller du sol » avec un/une équipier(e) et d'être en mesure l'un et l'autre  de faire face aux petits problèmes comme aux réelles difficultés qui peuvent surgir dans une « voie ».

            Se rappeler  ce qu'écrivait Rebuffat : «  Et qui revient » !

Voici brièvement décrit l'itinéraire qui commence sur un mur en salle  et s'achève en montagne.

2- La Technique :

            Ce mot revient  et il faut lui donner corps : il s'agit d'outils qu'il faut progressivement maîtriser afin de pouvoir en tirer bénéfice : les cordes, les dégaines, les mousquetons, l'assurage, le grigri, le nœud de Mickey, le ficellou, les bloqueurs, etc.…des objets dont il faut savoir se servir.

            D'autres techniques spécifiques plus complexes comme le rappel, la remontée sur corde, l'aide à l'équipier en difficulté……

            Tout ceci conduit à l'autonomie indispensable à la sécurité d'une cordée.

Comme tous les sports, il y a des savoir-faire à acquérir.

3- La gestuelle :

            On pense souvent que ce sport nécessite une musculature  hors norme. C'est souvent une inquiétude de débutant. Se déplacer dans la verticale c'est surtout un chorégraphie : placer le pied au bon endroit, dans la bonne position, saisir la prise de manière à rentabiliser le mouvement qui suit. C'est aussi développer les équilibres, les temps de repos, gérer sans forcer. Il faut aussi ajouter que toute escalade nécessite une anticipation sur les mouvements, un calcul préalable, dans la perspective de s'économiser. L'escalade c'est un tout : le physique et le mental.

4- Le développement mental

            Les expressions « aujourd'hui, je ne le sens pas », ou  « je n'y arriverai pas » donnent une idée de l'importance de la gestion mentale. L'escalade est un carrefour d'émotions et de sensations comme la peur de la chute, la motivation pour continuer,  le stress de l'échec, le désir de « vaincre ». Tout ceci se bouscule mais est également une école de développement mental. La somme des apprentissages, des entraînements, des expériences personnelles, la relation avec les autres au pied du mur ou du rocher, tout cela contribue à se dépasser.

Et surtout « que la montagne est belle ! »

5- Le développement physique

            Quelle que soit votre condition  physique, (le certificat médical est facultatif, si vous avez un doute consultez) l'escalade va vous offrir  l'opportunité de mettre en œuvre tous les moyens du corps. C'est un sport dont on dit qu'il est « complet ». Il est vrai que s'accrocher au rocher  met en œuvre tout le corps mais pour autant ne fera pas du grimpeur une personne particulièrement musclée.

Conclusion :

L'escalade s'apprend, elle contribue au développement physique et mental de toute personne qui avance sur le parcours décrit.

Elle permet en outre de partager des moments de réel plaisir avec le/la/équipier(e) dans des sites  sur  lesquels on peut se dépasser (salle, falaise ou montagne). La convivialité est certaine entre grimpeurs, le soir après une belle journée.

 Si vous attrapez le virus, cela deviendra une passion